François Balty, Alix Cordier, Solomon Musibau, Romain Vandepopeliere
Cette page est basée sur l’article de
Corentin Coulais, Chris Kettenis et Martin van
Hecke: “A characteristic length scale causes
anomalous size effects and boundary programmability
in mechanical metamaterials” paru dans le journal
Nature Physics. Globalement cet article porte sur la
“découverte” suivante : certains métamatériaux mécaniques sont
caractérisés par une échelle de longueur bien
précise qui entraîne une relation spéciale entre le
comportement qu'ils adoptent (mécanique ou
élastique) et leur taille. Il sera alors
possible de contrôler la relation entre comportement et taille en faisant
varier l'échelle de longueur
caractéristique. Celle-ci peut en effet
être modifiée par l'architecture du
métamatériau mécanique et les
conditions aux limites auxquelles il est soumis.
Dans un premier temps, nous allons essayer de comprendre
exactement ce que cela signifie à travers plusieurs
expériences que nous analyseront
théoriquement. Nous nous attarderons ensuite
sur l'exploitation des propriétés des
métamatériaux mécaniques
à des applications courantes.
Dans la matière “ordinaire”, nous sommes habitués
à ce que le plus petit constituant soit de taille
négligeable par rapport au système global (par
exemple, une maille dans un cristal). Dans un métamatériau , la taille de ce
“bloc” de base est comparable à la taille du
système; il est macroscopique et ne peut pas être
considéré comme infinitésimal.
Il est important de remarquer que cette “cellule
unité” est imaginée et créée par l’homme; ainsi, les
métamatériaux sont totalement artificiels. Ces
particularités engendrent des propriétés fascinantes qu’on ne retrouve nulle part
ailleurs dans la nature.
Les métamatériaux mécaniques sont
un sous-ensemble des métamatériaux: leurs propriétés sont basées sur un mécanisme,
c'est-à-dire qu'ils sont dessinés et construits de
manière à “imiter” un certain
mécanisme. Comme on le sait, un mécanisme est un
assemblage d’éléments rigides liés entre-eux par des
articulations ou charnières et qui est conçu
pour avoir un mouvement de rotation global de tous
ces éléments. Dans le cas des métamatériaux mécaniques, les charnières sont
remplacées par des pièces flexibles reliant
les éléments rigides entre-eux. On peut élargir ce concept en disant que ce sont
des matériaux possédant des propriétés mécaniques particulières.
En résumé, un métamatériau mécanique possède la
même géométrie que son mécanisme sous-jacent et se
comporte comme celui-ci lors d’une déformation
légère homogène. Cette capacité à se
déformer (qui est donc propre à sa géométrie) est
typiquement ce qui est intéressant chez ces
métamatériaux.
Cependant, le métamatériau mécanique se comporte
comme son mécanisme associé dans le cas de petits
système lorsqu’il est
soumis à une contrainte homogène. Lorsque la taille
du matériau est grande ou lorsque qu’il est soumis à
des déformations inhomogènes, son comportement ne
suit plus celui du mécanisme sous-jacent et on
observe une forme d’élasticité.
Pour illustrer le comportement d'un métamatériau s'éloignant du mécanisme sur lequel il est calqué, on considère d'abord un forçage inhomogène comme montré sur l'image suivante.
Une vidéo de l'expérience est disponible via ce lien.
L'analyse de l'expérience pour le grand matériau ci-dessus est assez compliquée, pour plus de facilité, on utilisera ce modèle de métamatériaux à 1D, c'est-à-dire qu'on analysera l'expérience pour une métachaîne constituées de carrés contre-rotatifs, comme montré ci-dessous.
Source: [1]
On peut visualiser l'
expérience de forçage inhomogène, sur
la chaîne cette fois-ci, à la fin de la
vidéo sur le forçage pour le matérieau
2D. L'étude de mouvements se fait à partir de logiciels adaptés. On filme la scène que l'on souhaite étudier, on cible un point en mouvement et le logiciel le suit sur chaques images, nous donnant ainsi sa trajectoire.
Regardons maintenant les résultats de cette expérience
pour la méta-chaîne.
On remarque que lorsque l’on comprime (ou étire) cette “méta-chaine”,
il y a une décroissance exponentielle de ce
mécanisme de rotation au fur et à mesure que l’on
s’éloigne du bord (i.e. l’endroit où l’on applique
la contrainte). Par exemple, si on prend une chaine
de taille N=14, et que l’on étudie la rotation de
chaque bloc par rapport à l’état initial symétrique,
on observe le résultat suivant.
(à chaque n correspondent forcément deux carrés)
Vu la manière dont le matériau se déforme, on voit qu’à une distance n
donnée, le carré du haut a subi une rotation dans un
sens tandis que le carré du bas qui lui est associé
à subi une rotation égale mais dans le sens
contraire , d’où les deux “courbes” orange et
bleue.
On voit que la rotation ω d'un carré dépend clairement de n
et cette dépendance est en fait exponentielle (dans
les deux directions puisqu’il y a des contraintes
aux deux bords).
Pour ce système, on peut estimer et
caractériser une longueur typique de décroissance
(decay) à n=2. Dès lors, on peut étudier cette
longueur de décroissance n_d en fonction de la longueur
de la chaîne et on voit que les grands système ont
tous la même n_d. Autrement dit, cette
longueur de decay converge vers une certaine valeur
quand N augmente, appelons n* cette valeur. C’est une
longueur caractéristique et elle suggère que les
déformations élastiques du mécanisme sous-jacent
sont des particularités générales des métamatériaux
mécaniques.
Le fait que chaque carré tourne de manière
différente en fonction de sa position dans la
chaîne a une conséquence sur la constante de
rappel du matériau.
Lorsqu’on applique une contrainte à un continuum élastique, par
exemple une chaîne de ressorts, la déformation qui
s’opère est uniformément répartie sur l’ensemble du
système (elle est homogène). Cela implique que la
constante de rappel effective est inversement
proportionnelle à la taille du système (autrement
dit, plus le système est grand, moins il est
rigide).
Considérons maintenant notre métamatériau constitué de carrés
contre-rotatifs reliés entre eux par des ressorts
torsionnels.
Lorsqu’on a effectué une déformation de notre métamatériau, on a
observé un taux de rotation des carrés variant le
long du matériau, et donc une déformation qui
n’était plus homogène.
Par conséquent, on peut se douter que lorsqu’on effectuera des
expériences sur notre métamatériau (et sur les
métamatériaux mécaniques en général) pour
déterminer leur constante de rappel comme une
fonction de la taille du système, on n’observera
plus exactement le même comportement que dans le cas
du continuum élastique.
En effet, voilà les résultats des expériences à 1D:
Dans le cas de petits systèmes (c-à-d pour un nombre de carré N assez petit), la constante de rappel pour un N impair (appelons la k_o) est beaucoup plus grande que la constante de rappel pour un N pair (k_e). De plus, dans un premier temps, k_o décroît avec N tandis que k_e augmente avec N. La raideur k_e atteint un pic pour un certain N pair, que l’on nomme n_p. Pour un N plus grand, k_e se rapproche de k_o et les deux décroissent avec la taille du système.
En fait, ce comportement est identique à 2 et 3D.
En résumé, un métamatériau mécanique a donc une nature hybride: il se déforme de façon inhomogène en se comportant comme le mécanisme sous-jacent selon lequel il a été fabriqué dans le cas d’un petit système (1er régime), et il se déforme de façon homogène et élastique pour un système de plus grande taille (2nd régime). Par conséquent, en augmentant la taille de notre métamatériau, on peut progressivement passer d’un régime à un autre.
Dans nos explications précédentes, nous avons
introduit n* et n_p, auxquelles on donne le nom de longueurs
caractéristiques. Ces longueurs caractéristiques sont propres à chaque
métamatériau mécanique et révèlent la transition d’un régime à
l’autre, évoquée dans le point précédent.
Pour bien comprendre ce qui définit ces valeurs, on considère un
métamatériau mécanique dont les jonctions (charnières) entre ses
éléments rigides sont sujettes à la flexion (constante de rappel C_b), l’étirement (k_j)
et le cisaillement (C_s). Il est important
de remarquer qu'il s'agit d'un cas plus général que
précédemment: quand on considérait notre
métachaîne à carrés contre-rotatifs, les
charnières étaient uniquement sujettes à la flexion.
Il y a toujours une “compétition” entre déformations suivant le
mécanisme, et déformations élastiques, mais la possibilité d’étirement
et de cisaillement des charnières change le poids des différentes
déformations dans la compétition (on n’a plus affaire au même
problème). En effet, dans le cas précédent, la flexion
des charnières encourageait le comportement mécanique du
matériau, tandis que maintenant, s'ajoutent l'étirement
et le cisaillement des charnières, qui encouragent le
comportement élastique.
On choisit par exemple de considérer le métamatériau avec ces charnières, mais ayant extérieurement la même structure que la méta-chaîne considérée au début.
L’équilibre mécanique du métamatériau est régi par des équations, qui
sont contrôlées par les rapports
α=(1+\frac{L}{l})^2\frac{C_s}{4C_b}
β=\frac{k_jL^2}{4C_b}
qui permettent de prendre en compte les différents poids de chaque
effet (torsion, étirement, cisaillement). Le cas particulier
qu’on a traité tout à l’heure avec la méta-chaîne correspond en
fait à α, β tendant vers l’infini (il ne reste alors que les
effets de torsion, flexion).
Ce modèle décrit très bien ce qu’on observe expérimentalement pour des
métamatériaux mécaniques.
En fonction du poids de chaque effet (déformation) qui encourage soit
un comportement mécanique, soit un comportement élastique sous une
contrainte, l’échelle de longueur caractéristique (n* et n_p) est plus ou
moins grande. On peut s’assurer de ça en fabriquant des métamatériaux
mécaniques avec des valeurs de α et β (qu’on peut appeler
paramètres de contrôle) différentes, et en vérifiant que n* et n_p varient
bien. On peut en effet facilement modifier les valeurs de α et
bêta car celles-ci dépendent de la géométrie de la charnière du
métamatériau.
Exemple: dans le cas de notre méta-chaîne, augmenter la longueur de la
charnière augmente α et β.
On se rend alors compte que dans le cas où α et β sont grands,
la flexion/torsion qui encourage la déformation mécanique peut très
facilement avoir lieu sans beaucoup d’énergie vu que les effets
(déformations) d’étirement et de cisaillement ont à peine lieu. Par
conséquent on reste plus longtemps dans un régime mécanique, n* et n_p
augmentent. Par contre, pour α et β petits, les
flexions/torsions deviennent plus coûteuses en énergie vu qu’un
étirement et un cisaillement (favorisant un comportement élastique)
ont aussi lieu, on passe plus vite à un régime élastique, n* et n_p
diminuent.
On se rend compte qu’en fait, n* ne dépend que de α tandis que n_p dépend de α, β et des conditions aux
limites.
Le développement pour obtenir les expressions exactes de n* et n_p est fastidieux et pour information,
mène aux résultats suivants:
n*~ √α
n_p ~ √α pour α/β«1 et
n_p ~ √β pour α/β»1
Disons à présent quelques mots sur la dépendance de la longueur
caractéristique n_p en les conditions aux limites.
On reprend encore notre méta-chaîne généralisée, et on applique à ses
extrémités F et F’ en alternance, avec F’=cF (on impose donc des
conditions aux limites).
Remarque: sur la 1ère vidéo visionnée (métamatériau à 2D sous contrainte inhomogène), on avait c=0.
n_p va varier en fonction de c car appliquer
les conditions aux limites modifie le poids des effets élastiques des
charnières par rapport aux effets des flexions (et modifie donc
β). Les conditions aux limites contrôlent donc n_p.
Par exemple, toujours dans le cas de la méta-chaîne, si on
applique des conditions aux limites compatibles avec la texture
contrarotative du mécanisme sous-jacent (c'est-à-dire c = -1), la longueur de transition n_p entre le comportement mécanique et le
comportement élastique augmente, tandis que des conditions aux limites
fortement incompatibles conduisent à une diminution de n_p et donc à un passage rapide au
comportement élastique ordinaire.
Remarque importante: bien qu'on ait toujours pris notre méta-chaîne (généralisée) à carrés contre-rotatifs comme exemple dans cette section, les résultats obtenus sont aussi valables pour les autres types métamatériaux mécaniques dont les charnières sont propices à la flexion, l'étirement et le cisaillement.
Dans cette section, nous allons passer en revue
les différents types de
métamatériaux mécaniques [2] ainsi que
leurs propriétés pour comprendre quelques
applications possibles de chacun d'eux.
Auxétique = qui s’étire dans la direction verticale, lorsqu’il est soumis à un étirement horizontal par exemple. [3]
Le coefficient de Poisson définit la façon dont un matériau se comporte transversalement lorsqu’il est compressé longitudinalement. Pour de nombreux matériaux, le coefficient de Poisson est positif, ce qui coïncide avec notre idée intuitive selon laquelle un matériau qui est comprimé longitudinalement devrait s'élargir dans la direction orthogonale. Cependant certains matériaux conçus de façon artificielle possèdent un coefficient de Poisson négatif : lorsque le matériau est comprimé longitudinalement, il se comprime dans la direction orthogonale. Cela s'explique par leur structure apparentée à une charnière, qui fléchit lorsqu'on l'étire. [4] [5]
Vidéo d'un tel métamatériau:https://www.youtube.com/watch?v=5wpRszZZhYQ
Applications:
Source: [6]
Bandage qui, en fonction du gonflement de la blessure, délivrera un agent anti-inflammatoire ou non.
On peut augmenter la résistance aux fractures en augmentant la capacité d’absorption d’énergie.
Quand on court, les pieds subissent de nombreux chocs. Pour combattre cela, on peut créer des semelles possédant un motif géométrique bien particulier et pouvant absorber les chocs lorsque les pieds touchent le sol (si la semelle est sous tension longitudinale, elle s’élargira dans la direction orthogonale).
On peut imaginer d’autres applications dans le domaine de la construction, l’aéronautique, protection (casque de moto), etc.
Un métamatériau acoustique est un matériau conçu
pour contrôler, diriger et manipuler les ondes
sonores qui pourraient se produire dans les gaz, les
liquides et les solides. [7]
La recherche sur ces matériaux se base
principalement sur la théorie de l’indice de
réfraction négatif [8] :
tandis que les composés naturels réfractent un
faisceau incident en lui faisant décrire un angle
vers la droite, les métamatériaux peuvent le
réfracter avec un angle négatif, et le faire ainsi
émerger plus à gauche. Cette caractéristique est
définie pour les ondes électromagnétiques, mais peut
être étendue pour certaines bandes de fréquence de
son : l’analogie de la permittivité et la
perméabilité (négatives) dans les milieux d’indices
négatifs est le module de compression et la densité
de masse.
Remarque: le module de compression négatif signifie qu’à certaines fréquences, le milieu se dilate lorsqu’on le comprime. La densité de masse négative signifie que le milieu accélère vers la gauche lorsqu'il est poussé vers la droite. Ce sont donc ces caractéristiques qui définissent les métamatériaux à indice négatif.
Figure: indice de réfraction
négatif pour une onde se propageant vers un
milieu.
Source: [9]
Source: [10]
Vidéo pour visualiser le comportement d'un matériau à indice de réfraction négatif: https://en.wikipedia.org/wiki/File:Negative_refraction.ogv
Les équations qui régissent le comportement des ondes lumineuses sont sensiblement les mêmes que celles auxquelles obéissent les ondes mécaniques. Ce qui est vrai pour les ondes électromagnétiques est vrai aussi pour les ondes acoustiques et sismiques. Des indices de réfraction négatifs pour des matériaux acoustiques n’ont jamais été trouvés dans la nature, il faut donc fabriquer artificiellement ces milieux transmetteurs.
Applications:
Vidéos du phénomène:
https://www.youtube.com/watch?v=BcVxRyvipcU
https://www.youtube.com/watch?v=nKAwYGcP9_s
On utilise des briques unités de métamatériaux manufacturées. Ces briques introduisent un changement de phase allant de 0 à 2 pi. En créant plusieurs couches de méta-surface contenant plusieurs de ces briques différentes, on peut ainsi créer un métamatériau acoustique. Ensuite on applique un champ de pression acoustique désiré à une certaine distance de notre méta-surface et cela conduit à une certaine distribution spatiale du champ acoustique. Grâce à cela, on peut faire léviter de petits objets (sphère de polystyrène).
Pour en savoir plus: article Nature des vidéos ci-dessus: https://www.nature.com/articles/ncomms14608.pdf
Vidéos du phénomène:
https://www.youtube.com/watch?v=hMCfRHshjXc
https://www.youtube.com/watch?v=ejnF0OzkroAs
(Le métamatériau construit ici permet de réduire
le bruit dans la bande fréquence 700-1000 Hz.)
On peut construire des maisons insonorisées, améliorer l’acoustique des salles de concert, éloigner le bruit de certaines zones, utilisation pour l’armée : dissimulation des sous-marins à la détection par sonar et donc créer des sous-marins totalement indétectables.
On peut protéger des bâtiments et infrastructures des séismes ou protéger les bâtiments côtiers des tsunamis en les plaçant directement au centre d’un métamatériau façonné à même le sol (technologie de contrôle des vibrations). Cela peut se faire en forant des trous de plusieurs mètres dans le matériau, disposés en anneaux concentriques autour de la zone à protéger. Le métamatériau gigantesque agirait comme une cape d’invisibilité en déviant les ondes sismiques au loin. [11]
Les métamatériaux sont des structures artificielles tri-dimensionnelle qui, en dépit d’être un solide, se comporte comme un fluide. En effet, ces matériaux (qui peuvent posséder aussi un coefficient de Poisson négatif, module de compressibilité négatif, etc) sont facilement déformables dans certaines directions et montrent une résistance extrême à la déformation dans d’autres directions. Donc, ils possèdent un module de compressibilité très élevé (incompressible) et une faible résistance au cisaillement. On les appelle aussi métafluide. [12]
Informations complémentaires : Les valeurs propres du tenseur d’élasticité s’approchent soit de 0 (extrême « fluidité ») soit de l’infini (extrême rigidité). Le nombre de valeurs propres s’approchant de 0 donne le mode : pentamode. (↔ 5 paramètres de cisaillement = 0 et seulement 1 paramètre de compression diffère de cette valeur). Ces métamatériaux ont seulement pu être fabriqué à partir de 2012.
Applications:
Pour réparer un tissu ou un organe malade, on utilise des cellules souches qui vont remplacer les cellules malades. Pour transporter ces cellules souches, on pourrait utiliser un méta-biomatériau possédant les propriétés mécaniques et biologiques optimales dans le domaine des nanotechnologies.
Ou alors, on peut imaginer de créer des tissus artificiels ayant des
propriétés identiques à des tissus naturels.
Aussi, les métamatériaux pentamodes peuvent être
utilisés comme blocs de construction pour des
matériaux ayant des propriétés élastiques
complètement arbitraires (élasticité anisotrope).
A noter que pouvoir fabriquer ces matériaux reste un
challenge : il y a difficulté de reproduire le motif
unitaire sur des volumes de tailles macroscopiques ainsi que la
non-stabilité de ces structures liée à la faible
résistance au cisaillement.
Topologie : Branche des mathématiques qui étudie les relations de position dans l’espace; elle s’intéresse donc à l’étude des espaces et aux propriétés qui les caractérisent. [13]
Les métamatériaux topologiques ne forment pas
une sous branche à part, ils peuvent se retrouver
dans plusieurs des métamatériaux décrits
ci-dessus.
Les métamatériaux topologiques sont principalement
conçus en pensant à
la géométrie et la structure de l’objet.
Ces dernières années, la recherche fondamentale et
appliquée liée à ces objets s’est fort développée
afin de pouvoir trouver et fabriquer des matériaux
avec de nouvelles propriétés physico-mécaniques
inconnues (voir électromagnétique, acoustique,
…). Pour ce faire, les physiciens conçoivent des
méthodes informatiques de plus en plus complexes et
optimisées. [14]
Vidéos de métamatériaux
topologiques (parfois déjà sous forme d'application:
Le flipper: https://www.youtube.com/watch?v=_CmB2akd1i0
La poignée de porte: https://www.youtube.com/watch?v=lsTiWYSfPck
Bonus: https://www.youtube.com/watch?v=p-1-0IarwbE
(ici, on voit que si on presse l’objet avec une
force constante, il se froisse à des rythmes
différents d’un moment à l’autre)
Applications:
On peut concevoir des métamatériaux mécaniques
topologiques afin de les utiliser comme bloc
unitaire pour des conceptions robotiques si on les
active avec des moteurs.
Les robots mous, càd les robots qui sont
principalement constitués de parties
non-rigides mais flexibles, pourraient bénéficier
des progrès faits dans le domaine des
métamatériaux.
Une application future pourrait être la création de pare-chocs pour voiture à rigidité variable : le pare-chocs sera très mou et doux lors de la sortie d’une place de stationnement, tandis que sur la route, il sera très rigide pour protéger les occupants du véhicule lors d’un accident. [16]